Les risques liés à la manutention et au levage

La manutention est aujourd’hui la première cause d’accident du travail et concerne plus d’un AT (accident du travail) sur 2. Pire, c’est la 3° cause d’accident mortel. Et elle a un impact important sur les maladies professionnelles. Il est donc indispensable de bien analyser la situation de l’entreprise, de connaître les exigences réglementaires et de mettre en place une prévention adaptée.

L’inspection du travail confirme cela dans un rapport de 2023 qui analyse des accidents mortels. Il en ressort les problèmes suivants : 

  • Evaluation des risques insuffisante, notamment sur la coactivité et le risque de collision engin/piéton
  • Mauvais suivi des rapports de contrôles (VGP) qui entraîne usure et/ou défectuosité
  • Absence de formation ou formation insuffisante avec pour conséquence l'utilisation d'accessoire inadapté.

 

Les dangers liés à la manutention

 

Les risques sont nombreux et doivent être évaluées lors de l'analyse de risques et recensés sur le Document Unique. Parmi les plus courants : 

  • Collision piéton / engin ou entre engins
  • Basculement de la charge ou de l’équipement
  • Chute d’une charge
  • Risque d’écrasement d’une personne entre le pont roulant et la structure du bâtiment
  • Risque de heurt ou d’écrasement par la charge manutentionnée
  • Risques de coincement / d’écrasement des membres
  • Risques particuliers liés à l’entretien, à la maintenance et aux vérifications
  • Risques liés aux interventions en hauteur
  • Risques liés à l’électricité
  • Risques d’interactions (avec homme ou équipement)

 

La manutention manuelle

 


36% des accidents de bureaux concernent la manutention manuelle de charges
Réglementation.

L’employeur se doit avant tout d’éviter ce type de manutention et de privilégier les équipements mécaniques. Si cela est impossible, les hommes ne peuvent soulever plus de 55 kg sans avoir été reconnus aptes par le médecin du travail, avec un maximum de 105 kg par charge. Pour la translation, la charge ne devra pas excéder 600 kg (support inclu) et une autre est recommandée au démarrage pour la poussée initiale. Pour les femmes, la charge maximale est de 25 kg (0 pour une femmes enceinte) avec une charge de translation de moins de 360 kg. Quant aux jeunes de 16 à 18 ans, selon l’âge, la charge maximale sera de 10 ou 20 g maximum.

Autre point : l’employeur doit évaluer la nécessité (ou non) de protections individuelles, les mettre à disposition et s’assurer de leur bonne utilisation (R4321-4). L’EPI le plus commun pour ce type s’activité sera la chaussure de sécurité avec différentes propriétés (anti-glisse…) et les gants.

 

Gestes et postures

 

 Comme pour toute activité, une information sur les risques et une formation adaptée est nécessaire. Cela concerne tous les salariés même si l’activité de manutention est ponctuelle voire exceptionnelle.

Les dangers des gestes et postures (pénibles, torsions, répétitives…) seront à rappeler. Rappelons à titre d’exemple qu’une charge mal levée (en rouge ci-dessous) peut avoir un ressenti pour l’organisme 5 fois supérieur à la masse de la charge.

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La manutention mécanique

 

Les principaux types de moyens de levage à considérer

  • Pont
  • Palan
  • Chariot élévateur autoporteur
  • Transpalette autoporteur (gerbeur ou non)
  • PEMP
  • Table élévatrice
  • Racks de stockage
  • Elingue (simple, double, à brins multiples)
  • Grue
  • ...

 

Les obligations de l’employeur en matière de manutention mécanique

 

Outre le choix d’un équipement adapté à la tâche, l’employeur est responsable de son état général (R4322-1) donc des contrôles visant à détecter suffisamment tôt toute anomalie dangereuse. (R4323-23 et suivants) et doit en assurer la traçabilité au travers du registre de sécurité.
Préalablement, l’employeur aura aménagé les lieux de travail au mieux ainsi que l’organisation du travail (notamment les zones de circulation).

Que la personne ait reçu ou non une formation habilitante, elle devra, pour utiliser des moyens de levage, avoir été formée, avoir reçu des consignes relatives à son utilisation, être jugée apte par le médecin du travail (edonc disposer d’une aptitude) et dispose d’une autorisation de conduite délivrée par son employeur. Pour rappel, la conduite d’appareils de levage est considérée comme un travail dangereux et donc réglementé pour les jeunes de 15 à 18 ans.


Notions importantes à contrôler auprès du salarié utilisateur


Tout salarié amené à effectuer de la manutention mécanique devra connaître la signification de la CMU et celle des équipements utilisés.
Il saura différencier les différents accessoires de levage tels que les boucles, crochets, anneaux, manilles, aimants, palonniers… et maîtrisera les points de contrôles à effectuer, les éléments et zones les plus sensibles ou à risque.
Il sera aussi particulièrement attentionné aux angle d’accroche, la résistance des apparaux dépendant de sa position, de l’orientation de la charge, de l’angle d’élingage et du mode d’accroche.
Il devra connaître les notions de codes couleurs pour les élingues.
Il est important de s’assure que l’utilisateur maîtrise la différence en une sange de levage et une sangle d’arrimage dont les caractéristiques sont très différentes, même si la couleur peut-être identique.

 


Procédures de travail et bonnes pratiques


Parmi les points à évaluer et sur lesquels apporter une grande vigilance, citons notamment (liste non exhaustive) :

 La présence d’emplacements dédiés et adaptés avec des zones de circulation en conséquence et règles d’accès

  • Un bon positionnement par rapport à la charge
  • Un espace dégagé autour des zones de manipulation
  • Des contrôles journaliers effectifs
  • Des Vérifications Générales Périodiques (VGP) à jour et des anomalies traitées
  • L’identification des éléments de levage (date fab des apparaux + CMU)
  • Pour les transpalettes, le rappel de ne pas manipuler en marche arrière
  • La vérification qu’aucune charge suspendue n’est laissée sans surveillance
  • Des règles relatives au stockage et position des charges en fin de poste
  • Le suivi de la maintenance de premier niveau (huile, batterie, nettoyage…)
  • Une attention aux conditions / environnements particuliers tels que les zones ATEX, atmosphères corrosives, vent… qui vont nécessiter des équipements et méthodologies adaptées

 

Information et formation des salariés relatives à la manutention mécanique

 


L’information sur les risques encourus est une obligation légale et doit être adapté au profil du salarié et à l’activité. Parmi ces informations : le poids des charges à soulever et le centre de gravité.


Formation et recyclage


Outre l’information générale à la sécurité à délivrer à tout nouveau arrivant (CDI, CDD, intérimaire, stagiaire, salarié changeant de poste), certaines activités exigent des formations spécifiques avec des fréquences de recyclage. C’est le cas de :

  • La conduite d’engin (5 ans / 10 si engin de chantier)
  • Le travail en hauteur (5 ans)
  • Le pont/palan… (5 ans)
  • L’ADR (2 ans)


L'autorisations de conduite

 

 A ne pas confondre avec l'habilitation, l'autorisation de conduite est obligatoire pour

  • Les Grues à tour / mobiles / auxiliaires de chargement de véhicules,
  • Les chariots automoteurs de manutention à conducteur porté ou accompagnant,
  • Les plates-formes élévatrices mobiles de personnes,
  • Les engins de chantier télécommandés ou à conducteur porté
  • Les ponts roulants

 

Le suivi médical renforcé (SIR)


Un suivi médical renforcé est obligatoire pour toute personne disposant d’une autorisation de conduite et/ou manipulant des charges d’un poids supérieur à 55 kg.

 

 


En complément :

Le suivi médical renforcé

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